A Toi, cet ami que je n'ai pu voir que deux fois
Mais que j'aurais aimé, ô combien, revoir quelquefois
Le destin nous adresse parfois de curieux signes
Peu importe, je T'ai connu donc je Te dédie ces lignes
Cette première fois, en début d'après-midi
Après T'être remis d'une longue thérapie
Tu sortais tout juste de l'hôpital
Avec le sourire et l'intonation joviale
A l'instar de ces premiers rayons de soleil
Réapparaissant après 6 mois de sommeil
Crâne rasé, regard profond et silhouette si fine
Ton corps marqué comme par les coups d'une bataille
Dans la lutte contre la douleur pas besoin de morphine
Les bons amis suffisent et T'aiment où que tu ailles
Même si de là où T'es Tu manges les pissenlits par les racines
Ceux là se souviendront tout de Toi, du moindre détail
Cette seconde fois, la maladie T'avait bel et bien emporté
Il n'y a aucune moralité à tirer d'une mort alitée
Pourtant je T'ai vu une dernière fois inerte sur ce matelas
Une scène mortuaire comme on n'en voit qu'au cinéma
Tu comptais énormément pour beaucoup de gens.
Ils étaient vraiment nombreux à T'avoir dans le sang
Au grand dame de nous tous, le Tien transportait la mort
Et l'incompétence de la médecine n'a pas pu changer Ton sort
Toi, qui au pays des gens calmes aurais pu être le roi
Voilà qu'à présent Tu reposeras à jamais de sang froid
Bon-sang. Il ne devrait pas être permis de mourir aussi jeune
A peine plus âgé que moi, on aurai pu en vivre des trucs funs
A Toi qui a toujours su que la vie à pleine dent il fallait la mordre
Même si bien souvent elle nous donnait du fil à retordre
Les nouvelles de décès précoce sont à vous glacer le sang
Et le fait de peu se connaître n'en est pas moins bouleversant
Le 9 juin Tu aurais dû souffler tes 24 bougies, 24 ans d'espoir
Mais voilà que se tiendra, finalement, un concert à ta mémoire
A Toi Matteo. Repose en paix.